Lihong
Tempête
Je me lêve tard tous les matins. J'aimerais me lever tôt, regarder le lever du soleil. Je l'ai fait hier matin, c'était magnifique. Le ciel orange, l'air frais et calme, avec juste une petite odeur de petit déjeuner qui joue au cache cache avec mes narines.
J'aimerais le faire tous les matins, mais je me couche beaucoup trop tard. Impossible de me coucher avant minuit quand il y a tant de choses à faire, à réfléchir. On m'a toujours dit que je réfléchis trop.
C'est une période bizarre. D'une manière, j'ai l'impression d'être déjà en sabbatique. Presque. Je me culpabilise pas de dédier beaucoup de temps aux histoires, à l'expression de mes émotions et mes pensées. Je suis à l'aise avec des émotions désagréables. J'ai envie de désobéir mon cerveau et écouter ce que dit mon coeur.
J'adore les minutes, les heures juste avant une tempête. C'est un drôle de mot. Tempête. Le temps qui pète? Je sens l'arrivée d'un orage de loin, l'anticipation d'une cathare au moment où les ciels lâcheront les pluies qu'ils ont retenues depuis hier soir, comme si c'était une rite qui nettoie, et qui signale que tout va recommencer.
Les cycles sont réconfortants en ces temps d'incertitude et de bouleversement mondiale. We're all coming undone. Mais peut-on faire confiance à la nature, qui paraît de plus en plus imprévisible? Ou est-ce que c'est plutôt l'homme qui a trop longtemps ignorer la nature - on n'est plus synchronisé avec elle, l'on ne l'a comprend plus.
Elle a chuchoté dans nos oreilles, puis elle a essayé de nous engager en discussion. On s'est tourné le dos, toujours trop occupé pour écouter. Acte 3: Elle a fini par hurler. On a dénaturé la nature?
Mais il y a toujours un 4e acte: la rédemption. J'aime aussi les heures après un orage. Des fois, on vois un arc en ciel.